Que font concrètement les PSAD pour la santé ? Les 7 grands domaines de prise en charge
Le périmètre d’activité couvre sept champs : assistance respiratoire (ex. PPC pour apnées du sommeil, oxygénothérapie), perfusion, nutrition (entérale/parentérale), insulinothérapie par pompe, maintien à domicile (lits, fauteuils, aides techniques), stomies et troubles de la continence, et handicap. Cette cartographie, stabilisée au fil des réformes, sert de base à l’organisation du secteur et aux négociations tarifaires. Les PSAD interviennent en coordination avec médecins prescripteurs, équipes hospitalières, pharmaciens et infirmiers(ères), depuis l’installation du matériel (information, éducation thérapeutique, vérification de conformité) jusqu’au suivi régulier (visites, télésurveillance quand elle existe) et à la traçabilité des dispositifs.
Santé et PSAD : un secteur en croissance, sous contraintes de régulation
Poids économique et volumes de patients
Selon des éléments relayés par la FédéPSAD, les prestataires ont pris en charge environ 3,5 millions de patients en 2022, avec un chiffre d’affaires proche de 5 milliards d’euros (+6,7 % vs 2021). L’assistance respiratoire représente plus de la moitié des prises en charge. Ces ordres de grandeur illustrent la place prise par la prestation à domicile dans la réponse aux maladies chroniques et au vieillissement.
Cadre de remboursement et pression sur les prix
Le financement repose sur la LPP (Liste des Produits et Prestations remboursables) et des forfaits de prestations, pilotés notamment par le CEPS. Plusieurs années de baisses tarifaires ont été documentées (ex. –44 M€ en 2021, –85 M€ en 2022, –11 M€ en 2023 sur différents postes : PPC, perfusion, sondes, capteurs de glucose, etc.). Ces ajustements s’inscrivent dans une volonté de régulation de la dépense liée aux dispositifs médicaux. Côté État, l’IGAS/IGF a pointé en 2024 la complexité de la gouvernance et la rigidité de la LPP pour piloter efficacement les dépenses de dispositifs médicaux ; la LFSS 2023 prévoit de mieux distinguer produits et prestations sur la LPP afin d’affiner le pilotage.
Focus PPC (apnée du sommeil) : observance, télésuivi et réévaluation des modalités
La prise en charge des dispositifs à pression positive continue (PPC) illustre les transformations du secteur :
- Télésuivi et observance conditionnent une partie des remboursements (bonus/malus selon l’usage effectif). Des repères professionnels évoquent un seuil d’observance minimale d’environ 112 heures par 28 jours (≈ 4 h/jour) sous la responsabilité du prescripteur.
- En mars 2025, la HAS a ouvert un chantier d’actualisation des modalités de prise en charge de la PPC et des prestations associées (note de cadrage), signe d’une régulation toujours active.
Du côté de la littérature médico-économique, plusieurs travaux mettent en avant le bénéfice clinique et économique d’une observance ≥ 4 h/nuit (pression artérielle, consommation de soins, prévention cardiovasculaire), ce qui justifie la montée en puissance des outils de télésurveillance chez les PSAD.
Digitalisation des PSAD : de la conformité LPP à la data de suivi
La sophistication des flux (LPP, prescriptions, traçabilité matérielle, planification d’interventions, télétransmission, RGPD) a fait émerger des solutions logicielles dédiées. Parmi les acteurs du numérique, Haby Solution met en avant une gestion full web orientée PSAD : dossier patient, planification, stocks/DM, facturation, indicateurs d’activité et conformité réglementaire au service de la qualité et de l’efficience. L’objectif affiché : « laisser plus de temps au soin » en automatisant la partie administrative et le pilotage souligne l’importance d’un outil logiciel pour sécuriser la conformité et standardiser les process (installation, éducation, suivi, maintenance, matériovigilance).
Parcours patient à domicile : de l’installation au suivi
- Prescription & coordination : le médecin (ville/hôpital) prescrit le dispositif et la prestation associée. Le PSAD qualifie le besoin, prend rendez-vous et prépare le matériel conforme LPP.
- Installation & formation : livraison, réglages, explications au patient/aidant (hygiène, sécurité, alarmes, signes d’alerte), remise des documents utiles.
- Suivi & télésurveillance (si disponible) : visites périodiques, télémonitoring (ex. PPC), adaptations si nécessaire, lien médecin/IDEL.
- Maintenance & matériovigilance : remplacement consommables, contrôle DM, gestion des alertes.
- Retour & réévaluation : adaptation thérapeutique selon résultats, satisfaction patient, clôture le cas échéant.
Ce standard de service participe aux résultats en santé (adéquation du dispositif, observance, prévention des complications) et à la désaturation des lits hospitaliers en favorisant le maintien à domicile.
Inflation, coûts de structure et productivité : un équilibre à trouver
Les PSAD évoluent dans un contexte de hausse des coûts (énergie, logistique, équipements connectés) et de révisions tarifaires. Un « observatoire de l’inflation » sectoriel a documenté le choc prix depuis 2021 et les baisses de tarifs sur plusieurs lignes LPP, avec des impacts sur les marges des prestataires et leur capacité d’investissement. D’où l’accent mis sur la productivité (tournées, stocks), la dématérialisation (prescription, facturation), et les SLA qualité (délai installation, traçabilité, satisfaction).
Gouvernance et perspectives : vers une LPP plus lisible et des modèles « produit + prestation » mieux séparés
Plusieurs rapports publics (IGAS/IGF) invitent à clarifier la séparation dispositif/prestation, à simplifier la LPP et à mieux mesurer l’efficience des prises en charge à domicile. Pour les PSAD, l’enjeu est double :
- Sécuriser la qualité (indicateurs, observance, matériovigilance) tout en maîtrisant les coûts,
- Converger vers des modèles où la valeur clinique (ex. amélioration de l’observance PPC) et la performance opérationnelle (délais, continuité de service) soient reconnues dans la rémunération.
PSAD et innovation : du domicile « connecté » à l’interopérabilité
La montée des DM connectés (respiratoire, diabète, perfusion) renforce l’intérêt d’outils capables d’intégrer les flux, d’analyser les données d’usage (observance, alarmes), d’alerter en temps réel et de documenter la qualité des soins. Les intégrateurs/éditeurs dédiés PSAD, comme Haby Solution, positionnent leurs logiciels sur ces besoins (pilotage, conformité, interopérabilité, tableaux de bord), afin de soutenir le changement d’échelle de la prise en charge à domicile.
En conclusion sur les PSAD et la Santé
Les PSAD constituent aujourd’hui un maillon structurant du parcours de soins à domicile : ils dispensent, installent et assurent le suivi des dispositifs médicaux sur prescription, dans le cadre du remboursement LPP. Le secteur pèse plusieurs milliards d’euros et accompagne plus de trois millions de patients, avec une prédominance des prises en charge respiratoires. Sa régulation s’intensifie, mêlant baisses tarifaires, travaux de refonte et de pilotage autour de la LPP, ainsi que des réévaluations par la HAS—en particulier sur la PPC—où l’observance et le télésuivi deviennent des leviers centraux. Dans ce contexte, la digitalisation s’impose : dossiers patients, traçabilité, télétransmission et exploitation des données d’usage sont au cœur de la performance, tandis que des solutions full web dédiées visent à sécuriser la conformité et à dégager du temps de soin.